Il s’agit d’un montage de textes poétiques courts à destination du jeune public. Les textes sont piochés dans le répertoire de la poésie française du milieu du vingtième siècle. Les évocations enfantines de Joël Sadeler y côtoient les préoccupations existentielles de Jean Tardieu. On passe d’une poésie simple et concrète à la Jacques Prévert à des textes plus énigmatiques tirés du célèbre recueil de Tardieu Monsieur Monsieur, en passant par les divagations animalières d’Edmond Jabès. Les textes s’enchaînent sans temps morts et permettent une exploration infinie des registres de jeu et d’interprétation.
Le duo énergique que forment les deux artistes passe d’un registre à l’autre avec le souci permanent de la fluidité, comme si on assistait en fait à la lecture d’un seul et long poème, fait de musiques et de mots, et où le parfum de l’enfance règne en maître, nous apportant son lot de fantaisie et de joie simple.
Bien que les thèmes musicaux soient des compositions originales d’Arnaud Rouanet, une grande partie de la musique est improvisée. Ce choix délibéré permet d’approfondir les interactions permanentes et mystérieuses qui existent entre le texte et la musique. Les deux voix se mêlent et se démêlent, se frottent et s’affrontent, s’unissent et se désunissent à volonté…
À l’instar du comédien qui enchaîne les textes en variant les timbres et les registres, le musicien alterne les mélodies drolatiques ou mélancoliques, au saxophone ou à la clarinette basse, avec des recherches de timbres plus abstraits (souffles, borborygmes, cliquetis…). Il n’hésite pas à délaisser alors ses instruments de prédilection pour s’adonner aux plaisirs plus surprenant du jeu sur casseroles et bidons, ballons de baudruches ou jouets d’enfants…
Le dispositif scénographique est conçu en arc de cercle de telle sorte que les artistes peuvent évoluer en rapport semi-frontal avec le public distribué de part et d’autre, tout en ayant la possibilité d’y pénétrer ou de le contourner. La proximité est voulue et assumée : le rencontre se veut poétique, certes, mais ludique !
Pour que le poème devienne jeu !…
Arnaud ROUANET | clarinettes, saxophones, percussions, objets sonores
Fred JOUVEAUX | percussions, texte
Enregistrements publics | Carbon Blanc (33) | extraits
Teaser "Poésie élémentaire" | crédits blOp (interjection)
